significatifs, ne sont pas suffisamment précis pour permettre une prédiction individuelle
satisfaisante [9].
Il nous a semblé intéressant, dans le cadre de cette présentation, de se pencher sur les
données de l’essai STORM, dont les résultats préliminaires de l’analyse des données
cliniques viennent d’être présentés au congrès de San Antonio [10]. Cet essai est une
étude de cohorte prospective multicentrique française, dont le but est d’évaluer la valeur
prédictive et pronostique des polymorphismes constitutionnels chez des patientes
atteintes d’une tumeur du sein métastatique. Au total, 1502 patientes ont été incluses et
la première analyse des données cliniques a été réalisée en Novembre 2015, ce qui nous
a permis de refaire le point sur les caractéristiques épidémiologiques et pronostiques
différentielles des patientes présentant un cancer du sein métastatique métachrone
rechutant plus ou moins de 5 ans après le diagnostic initial.
Les résultats présentés ici concernent les 1133 patientes initialement M0 de la cohorte
STORM pour lesquelles l’intervalle libre était connu. La médiane de survie globale de ces
patientes ayant des métastases métachrones [Figure 1] atteint 36,3 mois (IC 95% [33.7-
40.9]). Concernant les patientes ayant présenté une évolution métastatique avant 5 ans
après le diagnostic de la tumeur primitive, la médiane de survie est de 29,7 mois (IC 95%
[26.5-32.2]) et n’est pas atteinte pour celles évoluant après 5 ans [Figure 2]. Ces chiffres
sont donc nettement meilleurs que ceux issus des séries historiques [3], probablement du
fait des traitements modernes, en particulier des hormonothérapies et des traitements anti
HER2. La survie sans progression médiane est également impressionnante : elle est de
14 mois (IC 95% [13.3-15.2]) [Figure 3, 4]:
•
12,3 mois si intervalle libre < 5 ans (IC 95% [11.6-13.4])
•
17 mois si intervalle libre >= 5 ans (IC 95% [15.7-18.2])
D’un point de vue démographique, et de manière surprenante, on notera que les
patientes rechutant après 5 ans ont tendance à avoir des tumeurs initiales de plus petite
taille avec moins de ganglions envahis (25% de N0 pour les rechutes précoce, contre
42 % de N0 pour les rechutes tardives !) et de grade histologique plus faible que celles
rechutant rapidement (6% et 16 % de grade I pour les rechutes précoce et tardives,
respectivement). Pour ce qui est des types moléculaires, il s’agit plus souvent de
luminaux A (29%) ou B, rarement de ER-/HER2+ ou de triples négatifs. On constate donc
qu’alors que la rechute à court terme est clairement associée à une masse tumorale
élevée et à l’agressivité histologique, il semblerait que certaines caractéristiques
biologiques intrinsèques des tumeurs, restant à déterminer, favorisent la rechute à long
terme et ce même chez des tumeurs de bas grade, N0.
Nos données confirment le meilleur pronostic des patientes rechutant après 5 ans. Ceci
étant en grande partie en relation avec leurs caractéristiques moléculaires (Luminal A,