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          Paul Hofman, Laboratoire de Pathologie Clinique et Expérimentale, CHU de Nice
        
        
          La biopsie liquide correspond à une prise de sang et permet l’analyse de deux
        
        
          compartiments, le compartiment des cellules non hématologiques circulantes (CNHCs) et le
        
        
          compartiment plasmatique contenant les acides nucléiques libres ou circulant sous la forme
        
        
          d’exosomes. Les résultats obtenus à partir de ces deux compartiments peuvent être très
        
        
          complémentaires. Les CNHCs peuvent correspondre à des cellules épithéliales ou à d’autres
        
        
          cellules (cellules endothéliales et cellules mésenchymateuses). Les cellules épithéliales
        
        
          peuvent être des cellules tumorales (cellules tumorales circulantes ou CTCs, malignes ou
        
        
          bénignes) et des cellules non tumorales. Les acides nucléiques du compartiment plasmatique
        
        
          peuvent correspondre à de l’ADN, à de l’ARN ou à des microARN. Malgré le nombre
        
        
          croissant de publications relatif au concept de biopsie liquide, et malgré la médiatisation de
        
        
          plus en plus importante de cette approche développée chez les sujets atteints d’un cancer
        
        
          solide, en particulier d’un cancer du sein, il existe en fait un « gap » avec la réalité de terrain
        
        
          dans le cadre d’une offre de soin déployée en France pour ces patientes. La biopsie liquide
        
        
          permet en théorie d’optimiser l’utilisation de biomarqueurs à visée diagnostic, pronostic ou
        
        
          prédictif d’une réponse thérapeutique. Cette approche peut assurer en principe un meilleur
        
        
          monitoring des patientes et/ou de prédire précocement une récidive ou l’apparition de
        
        
          facteurs de résistance à un traitement et donc d’anticiper une nouvelle stratégie
        
        
          thérapeutique. Plus récemment certaines approches utilisant la biopsie liquide pourraient
        
        
          permettre de mettre en place des tests de dépistage de certains cancers et ceci est aussi
        
        
          valable pour les cancers du sein. L’utilisation des biopsies liquides dans les établissements de
        
        
          santé est lente et ceci tient à plusieurs raisons, 1) Les techniques directes et indirectes sont
        
        
          nombreuses et elles possèdent toutes des inconvénients et des avantages avec une
        
        
          spécificité et une sensibilité variable ; ceci entraine une faible visibilité de ces approches en
        
        
          France de la part des cliniciens ; 2) Les études de validation multicentrique sont très rares, ce
        
        
          qui ne permet pas d’apprécier la reproductibilité des résultats obtenus dans un seul centre ;
        
        
          3) Le cout de ces examens dans les hôpitaux publics n’est pas maitrisé à l’heure actuelle.
        
        
          Cette présentation est axée sur les principales avancées réalisées à partir des biopsies
        
        
          liquides en oncologie des tumeurs solides, en particulier des cancers du sein et aussi sur les
        
        
          principaux écueils pièges actuelles selon les approches utilisées.