 
          En cas de probabilité importante de mise en route d’une CNA, il est indispensable de mettre en place un repère
        
        
          métallique au « centre » de la tumeur pour permettre le repérage pré-opératoire post CNA de la zone tumorale
        
        
          initiale et de faire un cliché de mammographie de contrôle de Face et de Profil strict.
        
        
          U
        
        
          Place de l’IRM initiale
        
        
          Dans le cas d’une potentielle CNA, la plupart des sociétés savantes ont proposé la réalisation systématique d’une
        
        
          IRM mammaire. Celle-ci  doit être réalisée avant la mise en route du traitement non seulement pour l’évaluation
        
        
          de la taille et du nombre des lésions mais surtout comme imagerie de référence en fin de traitement ce qui
        
        
          améliore la performance diagnostique. Elle ne doit pas retarder la mise en route du traitement.
        
        
          U
        
        
          Détermination du caractère uni ou multifocale de la lésion index.
        
        
          L’IRM présente les meilleures performances pour la détection des lésions multiples comparativement à
        
        
          l’imagerie mammo-échographique en découvrant en moyenne 16 % de lésions occultes homolatérales et 5 %
        
        
          controlatérales. Cependant la spécificité moyenne de l’IRM oblige à l’obtention d’une preuve histologique
        
        
          systématique avant toute modification du plan de traitement (1).
        
        
          Les limites de l’IRM doivent  être connues notamment les performances inférieures de cet examen en cas
        
        
          d’histologie lobulaire ou de tumeurs luminales ou Her2- en raison d’un rehaussement souvent moins important
        
        
          des lésions .
        
        
          U
        
        
          IRM et prédiction de réponse
        
        
          L’aspect morphologique de la lésion initiale peut également apporter des éléments prédictifs de réponse : une
        
        
          masse de grande taille présentant un hypersignal central en pondération T2 (évocateur de nécrose), la présence
        
        
          d’un rehaussement multinodulaire ou une prise de contraste non masse auront statistiquement une probabilité
        
        
          moindre de réponse complète ou concentrique qu’un rehaussement en masse homogène [5-7].
        
        
          L’imagerie de diffusion permet l’obtention d’une donnée chiffrée par le calcul de l’ADC au même titre que la
        
        
          SUV de la TEP. Certains travaux (6,8) ont montré outre que les valeurs initiales de l’ADC des patientes
        
        
          « répondeuses » était inférieure à celui des « non répondeuses », avec un seuil discriminant évalué à 1, 17x 10
        
        
          P
        
        
          -3
        
        
          P
        
        
          mm
        
        
          P
        
        
          2
        
        
          P
        
        
          /sec. Cela n’a pas été confirmé dans la méta-analyse de Wu et al. Park et al (9)
        
        
          U
        
        
          Taille tumorale
        
        
          L’IRM présente des performances supérieures au triplet classique dans la mensuration des lésions
        
        
          tumorales, notamment dans sa capacité à détecter le contingent in situ associé à la part invasive (1). Cependant
        
        
          un article récent (10) comparant l’IRM et l’échographie  montre que cette dernière présente le plus fort taux de
        
        
          concordance avec l’anatomo-pathologie (54 % versus 44 % pour l’IRM), sauf pour les lésions T3. Par ailleurs
        
        
          l’IRM présente un taux de surestimation élevé notamment pour les tumeurs T2 (44 % versus 5 %) mais à
        
        
          l’inverse sous-estime les dimensions tumorales de façon beaucoup moindre que l’échographie (3 % versus 37%
        
        
          respectivement). L’association IRM-échographie permet d’obtenir un meilleur taux de concordance de 63 %.
        
        
          2.
        
        
          Bilan d’extension à distance
        
        
          Un bilan d’extension est préconisé en cas de tumeurs T3-T4 et en cas de CNA selon les dernières
        
        
          recommandations de l’Inca (3). Les modalités de ce bilan sont libres mais dans la pratique la réalisation d’une
        
        
          exploration par TEP-TDM se généralise, notamment au vu des dernières publications et de la méta-analyse de
        
        
          Houssami et al (11). La réalisation d’un scanner thoraco-abdomino-pelvien et d’une scintigraphie osseuse est une
        
        
          autre option.
        
        
          
            L’IMAGERIE PEUT-ELLE APPORTER DES ÉLÉMENTS PRONOSTIQUES EN TERMES DE
          
        
        
          
            RÉCIDIVE ET DE SURVIE GLOBALE ?
          
        
        
          Des données récentes de la littérature semblent montrer que l’imagerie pourrait apporter des éléments
        
        
          pronostiques. Ainsi, l’équipe de Pickels
        
        
          
            et al.
          
        
        
          [12] vient de montrer que les critères reflétant la perfusion
        
        
          tumorale et la neo-angiogénèse accessible en IRM dynamique classique pouvaient avoir une valeur pronostique
        
        
          sur la survie sans récidive et la survie globale ; ainsi, le rehaussement à 30 secondes et l’aire sous la courbe
        
        
          étaient discriminants en analyse uni- et multivariée, au même titre que le grade ou d’autres paramètres plus
        
        
          classiques.
        
        
          Un travail de l’équipe de Padhani (13) a montré sur 60 patientes enrôlées consécutivement que l’analyse des
        
        
          variations du  facteur Ktrans (IRM nécessitant un protocole spécifique et ne permettant l’analyse que de la lésion
        
        
          tumorale) avant et après 2 cures de CNA était un indicateur prédictif indépendant de survie globale. Ainsi une
        
        
          valeur persistante élevée de ce paramètre était un facteur de risque de récidive et de mortalité. Cela peut sans
        
        
          doute s’expliquer par le fait qu’une tumeur présentant toujours un degré élevé de vascularisation et n’ayant pas
        
        
          « répondu » à la CNA à un potentiel supérieur à métastaser.