taux de RCH sont plus importants en cas de récepteurs hormonaux négatifs. L’ampleur du
bénéfice en RCH, lié au double blocage HER2, est de 16.7% en cas de chimiothérapie
anthracyclines-taxanes et de 19.2% en cas de taxanes seuls ( Bria et al. 2014).
Si les associations chimiothérapie trastuzumab-pertuzumab ou trastuzumab-lapatinib semblent
équivalentes en terme de bénéfice de RCH, elles diffèrent grandement sur le plan de la
toxicité et donc de la faisabilité. Les associations chimiothérapie-trastuzumab-lapatinib ont
une faisabilité très mauvaise du fait de toxicités diarrhéique, cutanée, hématologique très
importantes, conduisant dans certaines études, à un arrêt de traitement dans plus de 30% des
patientes( Nagayama et al. 2014). Par sa meilleure faisabilité, en dépit d’une faible toxicité
cardiologique potentielle, c’est l’association Taxotere® Herceptine® Perjeta® décrite dans
l’étude NEOSPHERE ( Gianni et al. 2012) qui semble être le meilleur choix. Les données de
l’étude NEOSPHERE démontrant une amélioration de la RCH (sein et ganglion pT0pN0)
passant de 21.5% à 39.3% avec une tendance à la réduction du risque de progression avec un
HR de 0,69 (IC95 [0,34 ; 1,40]) (Gianni L, ASCO2015 Abstract 505), et celles de l’étude de
première ligne métastatique CLEOPATRA ( Baselga et al. 2012), démontrant une
amélioration de la survie sans progression de 6 mois et de la survie globale de 15 mois, lors de
l’adjonction du pertuzumab, a permis que le pertuzumab ait une AMM conditionnelle aux
Etats Unis dans le traitement néoadjuvant des cancers du sein HER2+. L'indication de
Perjeta (pertuzumab) dans le traitement du cancer du sein HER2 positif, en situation
néoadjuvante a été récemment approuvée par l’agence européenne EMA. Selon le CHMP,
Perjeta est indiqué en association au trastuzumab et à une chimiothérapie, dans le traitement
néoadjuvant de patients adultes atteints d'un cancer du sein HER2 positif localement avancé,
inflammatoire ou à un stade précoce avec un risque élevé de récidive.
Et au-delà
Le TDM1 (Kadcyla®)
: le TDM1 en néoadjuvant a été testé dans l’étude WSG-ADAPT
présentée au SABCS 2015 ( Harbeck et al. 2015). Chez 375 patientes porteuse de cancers du
sein HER2+, RH+, CT1-CT4, CN, M0, le TDM1 (douze semaines de traitement) était
comparé de manière randomisée à TDM1 + hormonothérapie (tamoxifene ou anti-aromatase)
et à trastuzumab hormonothérapie. Les taux de réponse histologique complète ont été
respectivement de 41%, 41,5% et 15,1%. L’hormonothérapie ne semble pas ajouter au résultat
du TDM1 mais la durée est courte. Dans les cancers du sein HER2+, RH+, le TDM1
mériterait d’être comparé au bras Taxotere® Herceptine® Perjeta® de l’étude NEOSPHERE.