Peut-on optimiser les traitements néoadjuvants anti-HER2 dans le cas d’un cancer du
sein localement avancé Bruno COUDERT (Dijon)
Le trastuzumab (Herceptine®)
: Révolution thérapeutique des cancers du sein HER2+, il est
rapidement devenu un standard dans les traitements néoadjuvants obtenant environ 50% de
RHC. Des progrès supplémentaires voient le jour avec le double blocage HER2.
C’est l’étude NOAH ( Gianni et al. 2014; Gianni et al. 2010), randomisant l’adjonction du
trastuzumab à une chimiothérapie comprenant 4 cures de doxorubicine paclitaxel puis 3 cures
de paclitaxel puis 4 cures de CMF qui va apporter les résultats les plus démonstratifs. Les
réponses histologiques complètes (RCH) sont augmentées de 19% à 38%, le taux de chirurgie
conservatrice augmente de 13% à 23%, la survie sans récidive à 5 ans passe de 43% [IC 95%,
34-52] à 58% [IC 95%, 48-66] (OR 0,64 [IC 95% 0,44–0,93] p=0·016). La survie globale
passe de 63% [IC 95%, 53-71] à 74% [IC 95%, 64-81] (non significatif).
Les anthracyclines
: Avant l’arrivée du trastuzumab, les anthracyclines sont utilisées et
efficaces dans les cancers du sein HER2+ (20% de RCH) ( Konecny et al. 2010; Paik et al.
1998). Elles n’ont jamais été réévaluées, de manière prospective, depuis l’arrivée des
thérapeutiques anti-HER2. L’utilisation de schémas associant les anthracyclines et le
trastuzumab fait courir le risque d’une toxicité cardiaque controversée mais l’association
concomitante reste néanmoins non recommandée ( Bozovic-Spasojevic et al. 2011; Buzdar et
al. 2013).
En pratique en France des schémas 3-4 FEC100 suivis de 3-4 taxanes-herceptine® ou bien 6
cures de taxanes-herceptine®( Coudert et al. 2006; Coudert et al. 2014) sont couramment
utilisés. Ces derniers ont l’avantage d’introduire le trastuzumab très précocement ce qui peut
présenter des avantages ( Marty et al. 2005; Perez et al. 2011).
L’association trastuzumab-pertuzumab (Herceptine®-Perjeta®)
: Le double blocage
HER2, notamment l’association trastuzumab-pertuzumab (Herceptine®-Perjeta®), représente
le proche avenir. En complément de la chimiothérapie, le double blocage HER2 peut se faire
soit en associant trastuzumab et pertuzumab (inhibiteur de dimérisation HER) soit
trastuzumab et lapatinib (inhibiteur des tyrosines kinases du récepteur HER2). Une méta-
analyse récente a étudié l’apport du double blocage HER2 par rapport au simple blocage
HER2. Quatorze études (4149 patientes) ont été identifiées avec 6 études (1820 patientes)
incluses dans la méta-analyse. La double inhibition HER2 augmente significativement le taux
de RCH, quelle que soit la chimiothérapie (OR. 1,37, IC 95% 1,23–1,53, p < 0.0001). Les