 
          
            Y a t’il une prise en charge spécifique des cancers du sein localement avancés
          
        
        
          
            associés à une mutation BRCA en situation néo-adjuvante?
          
        
        
          Pascal Pujol, Faculté de Médecine de Montpellier
        
        
          Pour aborder cette question, il faut rappeler le mécanisme de la cancérogénèse des tumeurs liées à
        
        
          une prédisposition héréditaire des gènes BRCA1 ou BRCA2 (« BRCA1/2 »). Ceux-ci surviennent le plus
        
        
          souvent du fait d’une inactivation du second allèle. Alors que les cellules normales gardent la
        
        
          fonction essentielle de réparation des gènes BRCA1/2 du fait de la présence d’un allèle intact, les
        
        
          cellules cancéreuses perdent cette fonction vitale. Cette caractéristique constitue la véritable cible
        
        
          thérapeutique : le tendon d’Achille de la cellule cancéreuse « BRCA1/2 ».
        
        
          
            Un ciblage thérapeutique par thérapie ciblée ou traitement conventionnel
          
        
        
          Deux stratégies thérapeutiques sont aujourd’hui possibles :
        
        
          -
        
        
          Des chimiothérapies altérant l’ADN, au premier rang desquelles les agents alkylants et les
        
        
          sels de platine
        
        
          -
        
        
          Le blocage des voies de réparation alterne, en particulier la voie des PARP (concept de
        
        
          léthalité synthétique)
        
        
          Elles sont évaluées depuis les situations néo-adjuvantes jusqu’aux situations métastatiques . Des
        
        
          profils de réponse spécifiques aux chimiothérapies dans les cancers du sein « BRCA1/2 » ont été mis
        
        
          en évidence de façon consistante dans des modèles expérimentaux, puis clinique (Sikov 2015). En
        
        
          particulier, une sensibilité supérieure aux sels de platine et à la gemcitabine par rapport aux taxanes
        
        
          a été miss en évidence dans des études précliniques et cliniques (Farmer 2005, Byrski 2009).
        
        
          Rappelons que dans le cancer de l’ovaire, la sensibilité aux sels de platine des tumeurs liées à
        
        
          BRCA1/2 est aujourd’hui clairement établie (Walsh 2015).
        
        
          
            Les études cliniques disponibles et à venir :
          
        
        
          En situation néo-adjuvante, la question du choix du traitement médical le plus efficace est
        
        
          importante. En effet, la cinétique de croissance tumorale est particulièrement rapide en cas de
        
        
          mutation BRCA1, et, malgré le dépistage, ces tumeurs sont souvent découvertes à un stade
        
        
          localement avancé. Dans ces tumeurs généralement triple négatives, la chimiothérapie est le seul
        
        
          traitement disponible actuellement. Plusieurs études portant sur des femmes ayant une tumeur du
        
        
          sein liée à BRCA1 montrent un taux de réponse complète allant de 60 à 100% (Moiseyenko 2015).
        
        
          Ce faisceau d’arguments théoriques, précliniques et cliniques paraît conforté aujourd’hui par les
        
        
          résultats d’études de phase III en situation métastatique dans le cancer du sein, montrant un taux de