agressives que sont les cellules initiatrices de métastases
avec des propriétés de cellules
souches. Ainsi, nous devons développer de meilleures stratégies qui sont également capables
d’isoler et d’identifier ces sous-populations de cellules tumorales qui sous-régulent
l’expression de protéines épithéliales.
Le faible nombre de CTCs dans le sang périphérique de la plupart des cancers solides
challenge leur culture
in vitro
. Depuis des années, de nombreux groupes de recherche
essayent de développer des cultures de cellules primaires ou des lignées cellulaires à partir de
tumeurs primaires ou de métastases, partant de millions de cellules tumorales. Très
récemment, quelques groupes ont développé les conditions de culture adéquates pour la
culture
ex vivo
de CTCs isolées de patients ayant un cancer solide à un stade avancé pour
avoir un nombre plus élevé de CTCs : établissement de lignées cellulaires CTCs
in vitro
et
expansion de CTCs
in vivo
chez la souris avec la formation de xénogreffes
.
Notre groupe a développé pour la première fois une lignée CTC colique stable > 2 années à
partir d’un patient avec un cancer métastatique du colon
. L’analyse fine et détaillée de
cette lignée CTC a montré des caractéristiques très intéressantes et un potentiel très
particulier. La capacité à détecter et à éradiquer ces sous-populations cellulaires à potentiel
métastatique à un stade précoce pourra certainement diminuer la mortalité due au cancer.
Par ailleurs, le développement de nouvelles stratégies en immunothérapie semble très
prometteur. Récemment, nous avons démontré pour la première fois que PD-L1 était
fréquemment exprimé et de manière hétérogène sur les CTCs de patientes avec un cancer du
sein métastatique
. Des analyses fonctionnelles des ces sous-populations de CTCs
intéressantes pourraient révéler des propriétés immunosuppressives particulières de ces
cellules tumorales. Nous proposons d’utiliser ce nouveau test pour stratifier les patients qui
devraient recevoir un traitement basé sur l’immunothérapie et pour évaluer l’efficacité de ce
traitement très rapidement après son initiation.
La détection des cellules tumorales circulantes (CTC) et leur caractérisation
moléculaire sont l’un des axes de recherche le plus actif dans la recherche translationnelle sur
le cancer, avec plus de 270 études cliniques en cours incluant les CTCs comme biomarqueurs
sur le site Web NCI
et plus de 17 250 articles scientifiques avec les
mots clés ‘Cellule Tumorale Circulante’ sur le site PubMed en Janvier 2016. Les intérêts
majeurs de la recherche sur les CTCs regroupent :
a
) l’évaluation du risque des rechutes
métastatiques ou progression métastatique (information pronostique) ;
b
) la stratification et la
surveillance en temps réel des thérapies ;
c
) l’identification de cibles thérapeutiques et de
mécanismes de résistance aux traitements ; et
d
) la compréhension du développement des
métastases chez des patients ayant un cancer.
Globalement, il n’existe plus aucun doute que les CTCs reflètent fidèlement la
progression tumorale en temps réel et que cette information peut être très utile pour guider les
cliniciens dans le choix des thérapies systémiques. Très prochainement, la détection et la
caractérisation des CTCs pourrait guider le choix de thérapies ciblées pour une population de
patients atteints d’un cancer dans une certaine fenêtre thérapeutique :
la thérapie
personnalisée.