 
          
            Place de la chirurgie dans les métastases cérébrales du cancer du sein
          
        
        
          F. Almairac, Ph. Paquis
        
        
          Service de Neurochirurgie, Hôpital Pasteur, CHU de Nice
        
        
          Université de Nice Sophia-Antipolis
        
        
          
            Introduction
          
        
        
          Les métastases sont les tumeurs cérébrales les plus fréquentes de l’adulte et sont une
        
        
          cause importante de morbidité et mortalité. L’incidence des métastases cérébrales varie entre
        
        
          8,3 et 11 pour 100 000 habitants / an en fonction des registres [1-2]. La fréquence des
        
        
          métastases cérébrales est en cours d’augmentation du fait d’une survie prolongée après le
        
        
          diagnostic du cancer primitif, résultat d’une détection plus précoce et de traitements plus
        
        
          efficaces. Les localisations cérébrales du cancer du sein sont la deuxième cause de métastase
        
        
          cérébrale après le cancer bronchique, et compliquent entre 10 et 30 % des cancers du sein au
        
        
          stade métastatique [3-4].
        
        
          
            Indications thérapeutiques et place de la chirurgie
          
        
        
          La chirurgie permet, chez la plupart des patients avec métastase(s) cérébrale(s), de
        
        
          soulager immédiatement des symptômes d’hypertension intracrânienne, de réduire un déficit
        
        
          neurologique focal ou de traiter une épilepsie symptomatique, et de diminuer rapidement les
        
        
          corticoïdes [5]. Les progrès de la chirurgie, grâce à l’apport des techniques d’aide opératoire
        
        
          telles que la neuronavigation, la stimulation électrique corticale et sous-corticale en condition
        
        
          éveillée pour détecter et épargner les réseaux cérébraux fonctionnelles, le microscope
        
        
          opératoire, ajoutés aux progrès de la neuroanesthésie, ont permis de diminuer la morbidité
        
        
          neurologique à 3,9 % - 6 % et la mortalité à 0,7 % – 1,9 % des patients opérés [6].
        
        
          Pour les patients avec une métastase cérébrale unique et de RPA classe 1 ou 2 (voir
        
        
          
            tableau 1
          
        
        
          ), la chirurgie ou la radiothérapie stéréotaxique peuvent être utilisés (traitement
        
        
          focal). La chirurgie d’exérèse reste le traitement de référence si : lésion > 3 cm de plus grand
        
        
          diamètre, ou accessibilité de la tumeur (peu profonde et en zone non ou peu fonctionnelle), ou
        
        
          situation d’hypertension intracrânienne, ou tumeur kystique ou hémorragique, ou nécessité
        
        
          d’obtenir l’histologie de la lésion [7]. Dans les autres situations, la radiothérapie stéréotaxique
        
        
          peut être utilisée. La place de la radiothérapie cérébrale
        
        
          
            in toto
          
        
        
          adjuvante est discutée au cas
        
        
          par cas car elle n’a pas prouvé de bénéfice sur la survie globale ni sur l’indépendance
        
        
          fonctionnelle [8].
        
        
          Pour les patients avec une métastase unique mais classés 3 selon le RPA, il n’y a pas
        
        
          de bénéfice à un traitement focal sur la survie globale. Cependant, une chirurgie peut être
        
        
          pratiquée si la tumeur est responsable d’une hypertension intracrânienne, ou d’un déficit
        
        
          neurologique invalidant afin d’améliorer rapidement la situation clinique [5].