 
          
            CANCERS DU SEIN DE LA FEMME AGEE
          
        
        
          
            SPECIFICITES GERIATRIQUES POUR LES PATIENTES DONT LES
          
        
        
          
            TUMEURS EXPRIMENT HER2
          
        
        
          
            QUELLE STRATEGIE POSSIBLE - ADJUVANT HER2
          
        
        
          Etienne BRAIN, MD PhD (
        
        
        
          )
        
        
          Department of Medical Oncology
        
        
          Institut Curie - Hôpital René Huguenin
        
        
          35 rue Dailly - 92210 Saint-Cloud, FRANCE
        
        
          Phone/Fax/Skype: +33147111875/+33147111664/etienne.brain2
        
        
        
          &
        
        
        
          President of the International Society of Geriatric Oncology (SIOG)
        
        
        
          Le cancer du sein de la femme âgée est généralement potentiellement plus
        
        
          hormonosensible ; une surexpression de HER2 est cependant possible, variant de 8-12%
        
        
          versus 15-20% chez les plus jeunes, en particulier concomitante à l’expression de
        
        
          récepteurs hormonaux (phénotype luminal B) (Cheang et al., 2008;de et al., 2011;Durbecq et
        
        
          al., 2008).
        
        
          Pour cette population âgée, très peu de donnés spécifiques sur le traitement adjuvant anti-
        
        
          HER2 existent. La plupart des essais thérapeutiques ayant conduit à l’enregistrement du
        
        
          trastuzumab en adjuvant ont inclus moins de 15-20% de sujets de plus de 60 ans, toujours
        
        
          très sélectionnés, rares après 75 ans, ne reflétant pas la vraie vie et gênant la mesure
        
        
          précise du bénéfice de cette stratégie à ces âges (Carli et al., 2012). Les recommandations
        
        
          internationales restent « timides » sur l’utilisation du trastuzumab seul ou en association
        
        
          avec la chimiothérapie : la Société Internationale d’Oncogériatrie (SIOG) considère qu’une
        
        
          combinaison chimiothérapie + trastuzumab doit être discutée chez les sujets âgés sans
        
        
          problèmes de santé (en particulier cardiaques) et qu’il n’existe aucune donnée solide pour
        
        
          recommander un traitement adjuvant par trastuzumab sans chimiothérapie (Biganzoli et al.,
        
        
          2012), alors que Saint Gallen suggère timidement qu’on pourrait envisager cette dernière
        
        
          stratégie dans certains cas, en cas de contre-indication à la chimiothérapie (Goldhirsch et al.,
        
        
          2011;Goldhirsch et al., 2013). Les schémas de chimiothérapie validés comme « standard »
        
        
          en combinaison avec le trastuzumab comprennent 4 cycles de docetaxel +
        
        
          cyclophosphamide (TC) toutes les 3 semaines (Jones et al., 2013) ou le taxol hebdomadaire
        
        
          pour 12 semaines (Tolaney et al., 2015). Il faut cependant souligner qu’ils sont « validés » en
        
        
          raison d’un profil de tolérance favorable dans une population adulte et non sur une vraie
        
        
          population âgée d’étude > 70-75 ans.
        
        
          D’un autre côté, plusieurs séries ou essais comme le NSABP B31 ont clairement identifié
        
        
          l’âge comme facteur de risque pour les événements cardiaques sous trastuzumab (Bird and
        
        
          Swain, 2008;Pinder et al., 2007), s’ajoutant aux problèmes de tolérance de la chimiothérapie
        
        
          en général et plus spécifiquement sur le plan cardiaque lors de l’utilisation d’anthracyclines
        
        
          (Pinder et al., 2007). Les données de vraies vie de la base Surveillance, Epidemiology, and
        
        
          End Results-Medicare (SEER) montrent aussi que lorsque un tel traitement adjuvant anti-
        
        
          HER2 est débuté après 65 ans (la plupart du temps avec chimiothérapie), jusqu’à 40% de
        
        
          ces sujets (relativement « peu âgés ») ne vont pas jusqu’au bout du traitement (Vaz-Luis et
        
        
          al., 2014;Wang et al., 2014), avec 15-40% de retard ou interruptions (permanentes or
        
        
          temporaires), 30% de chute de la fraction d’éjection ventriculaire
        
        
          ≥
        
        
          10% et 3-11%
        
        
          d’hospitalisation pour événements cardiaques à 1 ou 2 ans de suivi (Vaz-Luis et al., 2014).
        
        
          Ces chiffres sont fortement influencés par la présence de comorbidités (Vaz-Luis et al.,
        
        
          2014;Wang et al., 2014). D’autres séries suggèrent également des biais important de
        
        
          sélection pas toujours objectifs, avec jusqu’à 30% de ces sujets âgés avec tumeur HER2+