 
          
            Traitements systémiques des métastases cérébrales des cancers du sein.
          
        
        
          
            Chimiothérapie Cytotoxique et traitements ciblés.
          
        
        
          Anthony GONÇALVES
        
        
          Oncologie Médicale, Institut Paoli-Calmettes, Marseille
        
        
          Les métastases cérébrales compliquent l’évolution de 10 à 30% des cancers du sein, ce qui
        
        
          représente un facteur pronostic défavorable dans l’évolution de la maladie, avec la survie la plus
        
        
          courte de toutes les localisations métastatiques. L’incidence de cet événement est largement
        
        
          sous-type dépendant, les formes HER2-positives et triple-négatives étant les plus fréquentes.
        
        
          Si la prise en charge thérapeutique des localisations cérébrales est dominée par les stratégies
        
        
          locales (radiothérapie, chirurgie), la prise en charge systémique est d’importance soit en
        
        
          association aux traitements locaux, soit en cas d’échec de ces derniers voire, dans certains cas
        
        
          sélectionnés, comme alternative à ceux-ci. Un obstacle théorique au développement efficace de
        
        
          thérapies actives au niveau cérébral est l’existence de la barrière hémato-encéphalique, une
        
        
          fine couche de cellules endothéliales et d’astrocytes qui s’oppose à la diffusion de la plupart des
        
        
          molécules thérapeutiques. L’amplitude avec laquelle les thérapies potentielles sont limitées
        
        
          dans leur pénétration tissulaire impacte certainement leur efficacité. Cependant, il est probable
        
        
          que la sensibilité intrinsèque des cellules tumorales aux agents pharmacologiques utilisés
        
        
          représente le déterminant essentiel de l’efficacité anti-tumorale au niveau encéphalique. De
        
        
          plus, le développement des métastases, la chirurgie ou la radiothérapie peuvent disjoindre
        
        
          significativement la barrière hémato-encéphalique.
        
        
          Il n’y a pas à l’heure actuelle de thérapeutique spécifiquement enregistrée pour le traitement
        
        
          systémique des métastases cérébrales des cancers du sein. En ce qui concerne les cytotoxiques,
        
        
          les données sont rares, le plus souvent issues d’études anciennes, certaines rétrospectives ou
        
        
          pilotes associant plusieurs types tumoraux, avec des degrés d’exposition variable à une
        
        
          radiothérapie préalable. Les agents ou combinaisons évalués comprenaient CMF, CAF,
        
        
          cisplatine-VP16, methotrexate, topotecan, irinotecan, temozolomide, capecitabine. Certaines
        
        
          études ont rapporté des taux de réponse objective élevés, souvent assez parallèles à l’activité
        
        
          extra-cranienne. Pour l’hormonothérapie, il existe encore moins de données, mais des réponses
        
        
          ont été rapportées avec le tamoxifene et les inhibiteurs de l’aromatase.
        
        
          Récemment, des essais spécifiques dédiés aux métastases cérébrales ont été développés,
        
        
          essentiellement dans le cadre de cancers HER2-positifs. Si le trastuzumab est supposé ne
        
        
          diffuser que faiblement à l’intérieur du parenchyme cérébral, des études en imagerie avec
        
        
          trastuzumab marqué ont suggéré  un passage significatif et plusieurs études ont montré
        
        
          l’impact des traitements à base de trastuzumab sur la survie dans le contexte de métastases
        
        
          cérébrales, au moins sur le contrôle systémique. Le lapatinib, une petite molécule anti-EGFR et
        
        
          HER2, a montré des taux de réponse modestes en monothérapie chez des patientes pré-traitées
        
        
          par radiothérapie, plus conséquents en cas d’associations à la capecitabine. Dans l’étude
        
        
          LANDSCAPE (Unicancer), qui enrôlait des patientes non pré-traitées par radiothérapie,
        
        
          l’association capecitabine-lapatinib obtenait un taux de réponse de 65%, permettant de différer
        
        
          la radiothérapie en médiane de 8 mois. Une étude comparant capecitabine-lapatinib versus