 
          Le traitement standard actuel du cancer du sein triple négatif métastatique (CSTN-m) est
        
        
          basé, comme le traitement de la maladie primitive, sur les agents cyto- et/ou génotoxiques.
        
        
          Il n’existe pas encore de thérapie ciblée autorisée pour ce type de cancer, néanmoins, plusieurs
        
        
          nouveaux agents thérapeutiques sont en développement clinique et ont montré des résultats
        
        
          prometteurs. En parallèle, depuis plusieurs années, des efforts ont été déployés afin de fournir des
        
        
          tests théranostiques ou pronostiques qui vont permettre une meilleure sélection des patientes
        
        
          pour les traitements émergents. Au moment où nous écrivons ces lignes, à notre meilleure
        
        
          connaissance, seulement un de ces tests a obtenu l’autorisation de mise sur le marché (AMM) aux
        
        
          Etats-Unis et en Union européenne (encore un test a l’AMM américaine, mais il est en attente de
        
        
          l’AMM européenne). D’un autre côté, plusieurs nouvelles approches potentiellement
        
        
          théranostiques sont recommandées en France, en tant que critères d’inclusion dans les essais
        
        
          cliniques actuels. Ce développement simultané des nouveaux médicaments et de leurs tests
        
        
          ‘compagnons’, ainsi que l’intensification de l’inclusion des patientes/patients (pts) portant un
        
        
          CSTN-m dans les études cliniques, mèneront, assez rapidement, au changement des paradigmes
        
        
          thérapeutiques dans le CSTN-m.
        
        
          P
        
        
          1
        
        
          Les découvertes récentes dans les deux domaines principaux, l’analyse du génome et
        
        
          l’immunologie tumorale, ont permis de distinguer des sous-groupes du CSTN à sensibilité
        
        
          spécifique aux agents thérapeutiques, ainsi que les molécules/voies moléculaires potentiellement
        
        
          ciblables.
        
        
          Deux grandes études
        
        
          P
        
        
          2,3
        
        
          P
        
        
          , qui ont analysé l’expression génique (transcriptome) de plus de
        
        
          500 CSTN primitifs (CSTN-p), ont révélé l’existence de 4 grandes sous-classes ‘moléculaires’ du
        
        
          CSTN, à caractéristiques biologiques et à sensibilité thérapeutiques différentes : a) cancers avec
        
        
          des défauts du système de réparation de l’ADN ; b) cancers à différenciation luminale ; c) cancers à
        
        
          différenciation mésenchymateuse et d) cancers avec l’activation des voies de signalisation
        
        
          immune. L’existence de ces sous-catégories n’est pas encore vérifiée chez les CSTN-m. Cette
        
        
          analyse sera intégrée dans les grandes études translationnelles du CSTN-m, comme celle du projet
        
        
          AURORA
        
        
          P
        
        
          4
        
        
          P
        
        
          , néanmoins, la découverte de l’hétérogénéité moléculaire des CSTN-p a induit le
        
        
          développement de plusieurs tests ayant pour objet de reconnaitre les catégories moléculaires
        
        
          mentionnées en pratique clinique.
        
        
          U
        
        
          
            
              Tests des défauts de la réparation de l’ADN
            
          
        
        
          A)
        
        
          U
        
        
          Détection des mutations de
        
        
          
            BRCA1
          
        
        
          ou
        
        
          
            BRCA2
          
        
        
          En raison du rôle important que les protéines BRCA1 et 2 jouent dans la réparation de
        
        
          l’ADN, les mutations constitutionnelles ou somatiques qui induisent l’absence ou le
        
        
          dysfonctionnement de ces protéines sont actuellement considérées comme les biomarqueurs
        
        
          potentiellement prédictifs de réponse aux inhibiteurs de PARP (iPARP) et aux agents génotoxiques
        
        
          comme les sels de platine. En France, la recherche des mutations constitutionnelles ou somatiques
        
        
          de
        
        
          
            BRCA1
          
        
        
          ou
        
        
          
            BRCA2
          
        
        
          se fait dans les plateformes d’oncogénétique labélisées par l’Institut National
        
        
          de Cancer (INCa). La méthode classiquement utilisée pour l’analyse du statut mutationnel de
        
        
          
            BRCA1
          
        
        
          ou
        
        
          
            BRCA2
          
        
        
          est le séquençage d’après Sanger. Néanmoins, de plus en plus de laboratoires
        
        
          utilisent le séquençage ‘de la nouvelle génération’ (
        
        
          
            Next Generation Sequencing, NGS
          
        
        
          ). Le
        
        
          
            NGS
          
        
        
          permet la réduction significative du temps et du coût de l’analyse, ainsi que la détection des
        
        
          mutations peu représentées (5-10%).
        
        
          Dans le cadre du CSTN-m, la recherche des mutations de
        
        
          
            BRCA1
          
        
        
          ou
        
        
          
            BRCA2
          
        
        
          est
        
        
          recommandée par
        
        
          
            Advanced Breast Cancer Consensus Conference
          
        
        
          (
        
        
          
            ABC3
          
        
        
          , 5-7 novembre 2015,
        
        
          Lisbonne ; recommandations en préparation pour publication) pour les pts de moins de 60 ans.
        
        
          Egalement, la recherche des mutations de ces 2 gènes fait partie des tests nécessaires pour l’AMM