 
          Les traitements de demain : Inhibiteurs de PARP
        
        
          Suzette Delaloge
        
        
          Comité de Pathologie Mammaire
        
        
          Gustave Roussy
        
        
          114 rue Edouard Vaillant
        
        
          94800 Villejuif
        
        
          U
        
        
          Les inhibiteurs de PARP : mécanismes d’action, cibles
        
        
          Les inhibiteurs de PARP sont des thérapies ciblées développées dans les 15 dernières années. Les
        
        
          poly(ADP-ribose) polymerases (PARP) sont une large famille d’enzymes multifonctionnelles
        
        
          impliquées (entre autres) dans la réparation des cassures simple-brin. L’inhibition de ces enzymes et
        
        
          en particulier de PARP-1/2/3, peut constituer un traitement extrêmement efficace de cancers
        
        
          déficients dans d’autres voies de réparation de l’ADN, par un mécanisme de « léthalité synthétique ».
        
        
          De façon schématique, l’altération de la réparation de cassures simple brin ne peut aboutir à une
        
        
          mort cellulaire que si elle est associée à une altération d’autres mécanismes de réparation, en
        
        
          particulier celles des cassures double-brin, dont la recombinaison homologue. La preuve de ce
        
        
          concept a été clairement apportée en préclinique et en clinique, par l’efficacité particulière d’un
        
        
          nombre d’inhibiteurs de PARP1 en cas de mutation germinale des gènes BRCA1 et 2 (impliqués dans
        
        
          la recombinaison homologue), ou, dans le cas des cancers de l’ovaire (mais pas des cancers du sein
        
        
          pour l’instant), en cas d’une telle mutation somatique (une perte homozygote de fonction est
        
        
          nécessaire).
        
        
          U
        
        
          Développement clinique des inhibiteurs de PARP
        
        
          Six inhibiteurs de PARP sont en phase avancée de développement en oncologie (voit Tableau 1). Les
        
        
          inhibiteurs de PARP sont développés dans diverses situations, avec des résultats intéressants en
        
        
          phase I et II en cas de mutations des gènes BRCA1/2 et d’autres gènes de la réparation homologue,
        
        
          dans les cancers de l’ovaire, de la prostate, du pancréas, etc… L’olaparib est le premier de cette
        
        
          classe à avoir obtenu une AMM, dans les cancers de l’ovaire platino-sensibles en situation de
        
        
          mutation germinale et somatique BRCA1/2, depuis 2014.
        
        
          Dans le cancer du sein, plusieurs essais de phase II ont montré l’importante efficacité potentielle
        
        
          d’un nombre de ces composés en situation de mutation germinale BRCA1/2 en phase avancée.
        
        
          Actuellement, de nombreuses études sont en cours, dont un nombre pivotales, concernant plusieurs
        
        
          composés (cft tableau), dans les situations suivantes : cancers du sein métastatiques avancés
        
        
          BRCA1/2 mutés en germinal, 1
        
        
          P
        
        
          ère
        
        
          P
        
        
          /seconde ligne ou ligne avancée contre traitement au choix du
        
        
          médecin ; situation adjuvante en cas de mutation germinale et de cancer agressif en particulier triple
        
        
          négatif ; situation néo-adjuvante dans les cancers surtout triple-négatifs. Nous discuterons ces essais.
        
        
          -
        
        
          Olaparib (AstraZeneca) : inhibiteur de PARP 1/2/3, en cours de Phase III d’enregistrement en
        
        
          situation avancée (OLYMPIADE) et ligne 1/2, phase III adjuvant, phases II neoadjuvant et
        
        
          métastatique, nombreuses autres études
        
        
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          Veliparib (Abbott) : inhibiteur de PARP 1/2, en cours de Phase III enregistrement ligne1/2,
        
        
          Phase III en situation néo-adjuvante dans les cancers triple négatifs, autres études de phase II
        
        
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          Rucaparib (Clovis) : inhibiteur de PARP 1/2, en cours de divers essais de phase II dont
        
        
          adjuvant TNBC + études dans des situations de « BRCAness » sans mutation BRCA1/2
        
        
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          Talazoparib (Biomarin) : inhibiteur de PARP 1/2, en cours de Phase III en situation avancée
        
        
          (EMBRACA), phases II en situation avancée et néo-adjuvante
        
        
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          CEP9722 (Teva) : inhibiteur de PARP 1/2, en cours de phases I/II